Du voyage aux pages de roman

Du voyage aux pages de roman Mathilde Gislard auteure

Quand je me suis lancée dans l’écriture, je n’aurais jamais pensé que ma propre vie influencerait à ce point mes histoires. Au début, je n’y faisais pas vraiment attention. Je ne pensais pas non plus que quelqu’un ferait le rapprochement. Mais à force de relire mes manuscrits, à force de faire lire Sur les rives de nos songes à des proches, j’ai peu à peu réalisé que mes romans sortent tout droit de mon esprit, alors que c’est normal qu’ils partagent aussi une partie de mon histoire à moi.

J’ai donc pris une décision importante : écrire un peu partout où je vivrais. J’ai compris que mes aventures me donnent de la matière pour mes romans. C’est à la fois une thérapie et une manière de faire connaître mon univers à travers mes propres yeux. Ainsi, chaque lieu devient une source d’inspiration pour mes écrits. J’ai commencé en Équateur avec Sur les rives de nos songes. J’ai continué en France, le pays dans lequel j’ai grandi jusqu’à mes 21 ans, avec Le parfum des pissenlits, et je vais bientôt continuer avec mon roman en préparation, Ma vie dans une valise.

Dans cet article, je vais partager avec vous comment ce choix a changé ma manière d’écrire et comment il me permet d’explorer toutes les facettes pour les retranscrire dans mes romans.

L’Équateur : une palette culturelle qui a coloré mon premier roman

Du voyage aux pages de roman Mathilde Gislard auteure

Partir en Équateur a chamboulé ma vie (vous l’imaginez bien), dans tous les sens du terme. Un des plus importants : ce départ m’a poussée à écrire. À force d’observer le monde curieux qui se mouvait autour de moi, j’ai commencé à vouloir laisser ma patte.

Alors j’ai observé les gens comme un psychanalyste. J’ai essayé de noter chaque échange au marché, chaque sourire, chaque déplacement. Je me suis immergée (plus que je le faisais déjà) dans la vie des Équatoriens, j’ai découvert un parallèle unique. J’ai adopté leur manière de vivre, partagé leur culture.

C’est comme ça que mon premier roman, Sur les rives de nos songes, est né. C’est pourquoi les personnages ont emprunté des traits des rencontres qui ont croisé mon chemin. Les décors de mes histoires se sont inspirés des rues et des volcans que j’ai côtoyés. La culture équatorienne s’est intégrée à l’âme de mes romans. En partageant mon immersion dans la culture équatorienne, j’espère que mes lecteurs ressentiront ces découvertes. Les aventures que j’ai vécues, les sourires échangés, les saveurs goûtées, tout s’est amalgamé pour inspirer mes romans d’une manière unique, car je relate l’histoire comme je perçois le monde autour de moi.

La France : la terre qui m’a vue grandir

Après l’Équateur, c’est en France que j’ai puisé de nouvelles nuances pour mes récits. Je me suis dit que je ne pouvais pas écrire sur d’autres pays sans passer d’abord par chez moi. Qui dit « chez moi » veut aussi dire le village de mon enfance. J’ai donc embarqué Aubin et Violaine, de Le parfum des pissenlits, dans les rues sinueuses qui mènent à la boulangerie du coin et à la supérette face aux charmants paysages de la Loire.

J’ai aussi plongé dans mes souvenirs pour offrir à Aubin et Violaine la chaleur de l’amour que j’ai reçu chez moi, ainsi que ce sentiment d’appartenance si précieux et parfois inaccessible en tant qu’expatrié. Cependant, j’ai également chargé mes personnages d’un fardeau lourd que j’ai moi-même porté: celui du deuil.

Cette expérience m’a clairement montré que puiser dans notre vécu propre ouvre les portes d’une liberté créative inestimable. Écrire sur ce que l’on connaît réellement permet d’apporter une profondeur et une authenticité uniques à nos histoires, tout en nous laissant explorer de nouveaux horizons. Puis je pense sincèrement qu’écrire sur le sujet m’aura aussi aidé à faire mon propre deuil.

Les États-Unis : une terre encore inconnue

Du voyage aux pages de roman Mathilde Gislard auteure

J’ai débuté depuis juillet un nouveau chapitre ; dans le pays de la « liberté ». Comme je viens d’arriver, c’est tout naturellement que je ressens l’envie d’insérer tous les éléments que j’observe dans le roman que je prévois d’écrire, Ma vie dans une valise. Pourtant, je choisis de prendre mon temps, d’explorer avec soin, car chaque détail compte. Encore plus ici.

Les États-Unis est un pays d’opportunités et de diversité, mais il renferme aussi de nombreuses inégalités. Mon prochain manuscrit sera encore une romance, mais il pourrait évoluer au gré de mes découvertes et expériences, suivant la tournure que prendra mon aventure. Chaque rencontre, chaque instant partagé dans ce pays étranger, pourrait façonner le ton et la direction de cette histoire à naître.

Quoi qu’il en soit, cette expérience aux États-Unis me rappelle d’écouter le monde et de laisser les histoires naître naturellement dans mon esprit.

Je me rends finalement compte que mes deux expatriations m’ont révélé que nos vies sont un trésor d’inspiration pour nos récits. J’espère continuer à voyager, à explorer de nouveaux horizons pour alimenter encore plus mon écriture. Pour l’instant, je reste concentrée sur les romans à venir et celui que je suis sur le point d’écrire. Chaque nouvelle page reflète le monde vu de mes yeux d’étrangère et je suis enthousiaste à l’idée de voir comment chaque nouveau chapitre de ma vie influencera mes futurs bouquins.

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